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Compagnie Ecorpsabulle
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24 septembre 2007

Les corps célestes

Le ciel étale ses racines au-dessus du relief et des accidents qui inondent la terre, brûlante et sèche. Mon esprit bourdonne, suffoque, je me dédouble.

Je me vois assis à cette table, devant la fenêtre ouverte, seul et perdu au dernier étage d'un immeuble, au fond d'une rue. Je vois autour la vie furieuse, insensée que mènent les autres, avec pourtant la même ardeur, la même volonté et les mêmes impuissances que je mets ou subis dans l'existence qui peuple mes jours. Je m'imprègne de ce mélange, de la foule des corps, et, au bout du compte, je n'échappe pas à la fulgurante et désespérante solitude qui me ramène au vide et à mes peurs. S'il n'y avait pas l'amour comme éblouissement, en lequel il nous arrive de croire que l'instant présent contient tout, je n'imaginerais rien au-delà des ombres qui s'allongent et je prendrais en haine le reste du monde.

Il me plaît à penser que l'amour rend solides les abîmes du néant.

Que sur le front du ciel je peux déposer ma bouche et un baiser.

Nicolas Bréhal Les corps célestes Gallimard

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Commentaires
T
quelques solides amitiés.lire aussi Lettres à D ..André Gorz (je vous ai donné le livre...)tout de bon bises...
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